la biche aux bois
Un univers de contes et de légendes au travers la forêt
Lire l'enquête de One Voice sur la chasse à cour :
Chapitre 7
5. Je cherche en moi dans ce que j'ai d'heureux pour voir plus loin que ma peine au présent, et là , je me souviens que ce ne sont pas les hommes que je dois voir, ils sont inexistants. C'est Dieu que je dois voir, tout autour de moi, en moi, au delà de toutes mes peurs. Je dois faire briller ce joyaux de toutes mes forces, de tout mon être et de tout mon amour. C'est avec mon amour que j'écraserai la haine, et c'est avec mon amour que je vaincrai ceux qui en sont dépourvus. Dieu ne protège pas les barbares munis de fusils. Certe ils ont le pouvoir de nous tuer, de nous manger, de nous dépecer et de nous donner en pâture à leur chiens. Mais ils ne peuvent pas nous hôter la vie, celle avec laquelle nous les ferons changer.
4. J'aime les têtes d'ange qui me protègent. Je n'ai pas de sentiment pour exprimer ce que je ressents à l'égard des chasseurs. Je pense que la lucidité me conduit à manquer d'espoir. J'aimerais pouvoir pardonner, mais je n'en ai plus la force. La forêt, déjà , se vide des miens. J'aimerais pouvoir raisonner avec confiance, mais ce n'est plus possible. Les hommes ont déjà franchi toutes les limites. J'aimerais pouvoir transporter en moi les gênes de l'amour, mais la mort a déjà frappé en moi. Je suis en surcis de vivre pour transmettre un dernier message mais ma tête ne raisonne que par des adieux. J'aimerais croire qu'un jour viendra, les hommes cesseront de nous chasser, mais que puis-je y faire ? Comment atteindre cet avènement heureux ?
1. L'homme traverse une période de déclin et j'ai honte pour lui, pour son manque de lucidité, son manque de clairevoyance, son manque d'amour aussi. L'homme s'est vidé de sa sève, il n'est plus habité que par des folies, cette frénésie de l'être qui tremble de vivre, jusqu'à mourir. La déforestion a commencé en France avec la construction des abbayes. Partour où les abbayes ont été construites, la forêt n'a plus jamais repoussé. Nos prairies non plus, car l'homme impose partout sa domination.
3. Ce que je sais moi, c'est que nous autres les biches, n'avons aucune once de méchanceté. Nous vivons en hardes matriarcales où toutes les mères partagent la même volonté de protéger leurs petits. Nous avons cette force maternelle en nous qui nous rend bienveillantes et sereines. Nous ne craignons pas les hommes par nature, la peur est un sentiment qui nous vient avec les chasseurs. Nous naissons avec la confiance naturelle que nous donne le jour, et lorsque cela est possible, nous cultuvons cette beauté là d'une nature parfaite, heureuse et harmonieuse avec les hommes. Certains se souviennent que nous sommes des créatures de Dieu. D'autres n'ont reçu d'autre éducation que celle de tuer.
2. Quand Saint Hubert a vu le cerf, il a cessé de chasser. Il s'est fait moine, mais c'est la vilainerie des chasseurs qui a voulu en faire leur patron. Il nous reste Saint Edmond, amoureux des cerfs, des biches, des daims et d'une vie remplie d'amour et de bonne humeur. La Bédouère est le nom qu'il a donné au Paradis où les petits enfants des hommes peuvent apprendre à aimer la nature. Combien reste-t-il d'hommes commes Edmond. N'est-ce pas là aussi une espèce en voie de disparition ?
La Ligue ROC inscrit sa démarche dans le cadre global de la préservation de la biodiversité dont l’humanité fait partie et dépend. Elle donne à ses actions une dimension éthique de respect du vivant :
http://www.roc.asso.fr/index.html
6. Je veux changer les hommes, parce que l'instinct de survie me pousse à chasser la haine. De proie, l'instinct me pousse à devenir chasseur, à traquer inlassablement la foudre des fusils, à lever derrière moi des hardes de congénères où se mêlent tous les gênes de l'humanité, hommes, biches, cerfs et faons. J'ai dû adopter les animaux à deux pattes pour faire entendre mon silence, ma voix intérieure, ma prière, l'esprit avec lequel j'habite les campagnes, les plaines, les forêts et les cieux.
J'ai la mort dans l'âme,
poème d'adieu.
chasse, pêche nature et tradition (CPNT)
lobby
http://www.iphb.org/ollagnon-henry/
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