la biche aux bois
Un univers de contes et de légendes au travers la forêt
Comme une biche aux abois de Pierre Tisserand
Chapitre 3
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1. Avant de nous tuer, l'homme nous blesse, alors commence une longue agonie durant laquelle nos forces s'amenuisent. Les hommes pratiquent "le prélèvement" de nos vies qu'ils accusent froidement de porter un préjudice nuisible sur la nature. Les chasseurs ne tarissent pas de motifs pour s'autoriser le droit de nous hôter la vie, et les médias, silencieux, s'allongent avec nous.
3. J'ai de la peine, car au fond de moi je sais que ce n'est pas uniquement la bête que les hommes chassent. Ils chassent l'ennui, l'indifférence qu'ils laissent autour d'eux, ils se cherchent des proies pour mener leurs batailles et provoquer le duel aux moulins à vent.
2. Certes, certaines régions de France et d'Europe ont changé. Par endroits, on nous aménage des clairières, à d'autres endroits, ce sont des refuges, mais le temps de nous laisser vivre n'est pas pour demain, car l'homme primitif est là qui traque pour tuer tout ce qui passe à lui.
5. La chasse n'est pas une science. Ce n'est pas non plus un projet de société. Le chasseur sait traquer l'animal, mais il ne sait pas comment il vit. Le chasseur tire sur ce qui bouge, la biche, le faon, mais il ne sait pas s'ils formaient une famille. Le chasseur n'a qu'une connaissance limitée de la forêt. Bien souvent, il ne fait que répéter ce que les autres lui ont dit. Il n'observe pas, il ne cherche pas à savoir, tout au plus cherche-t-il à se justifier sans ne rien excuser de ses gestes. L'homme est un fléau qui s'assume.... tristement.
4. Le chasseur est sournois, il attaque de loin au bout de sa lunette et sans être vu. On ne l'entend pas, on ne le flaire pas et on ne le voit pas.
